Enrôlement des enfants dans les gangs en Haïti : Le KPTSL appelle à l’aide de la communauté internationale pour leur réinsertion sociale

Le Comité pour la Protection des Enfants de Site Letènèl (KPTSL), une organisation œuvrant dans le quartier de Martissant, lance un appel pressant à la communauté internationale, notamment aux Nations unies et aux pays amis d’Haïti, afin qu’ils se penchent sur la situation alarmante des enfants enrôlés dans les gangs armés.

Selon l’organisation, entre les mois de juin et juillet, plus d’une dizaine d’enfants ont perdu la vie dans plusieurs quartiers de Port-au-Prince. Ces enfants sont souvent utilisés comme boucliers humains ou envoyés en mission dans les bastions de groupes armés.

Me Camille Emmanuel, défenseur des droits humains et responsable du KPTSL, évoque l’urgence d’un dialogue entre les acteurs locaux et internationaux en vue d’accompagner les enfants vivant dans ces foyers de violence. Ces derniers sont souvent contraints, menacés ou séduits par les gangs pour participer à des activités criminelles, une situation aggravée par l’absence de l’État dans plusieurs zones du pays.

« Malgré les efforts de plaidoyer pour la réinsertion et le désengagement des enfants de ces groupes, le défi persiste. Notre travail direct avec les enfants engagés dans ces groupes nous a permis de comprendre que leur réinsertion nécessite des programmes innovants qui bénéficient à toute la famille, en particulier pour ceux qui ont été enrôlés depuis plus de trois à quatre ans », a indiqué l’organisation dans une note publiée le 20 juillet.

Dans cette perspective, les responsables du KPTSL plaident aussi pour un dialogue entre le gouvernement haïtien et les acteurs communautaires œuvrant dans les quartiers populaires, afin d’orienter les enfants et de les désengager des activités criminelles. « La réinsertion des enfants est essentielle pour résoudre les problématiques de la violence. Il est temps de sauver les enfants et de réduire les violations graves à leur encontre », soutient le KPTSL.

Par ailleurs, Me Camille Emmanuel rappelle qu’au cours du mois de juin, dans des quartiers comme Grand-Ravine et Martissant, plus de dix enfants ont été tués lors de l’utilisation des drones «kamikazes» par le gouvernement haïtien . Elle souligne également que ces enfants sont souvent pris en otage dans les conflits et victimes de violences basées sur le genre.

Face à cette situation, l’organisation en appelle directement aux représentants de la communauté internationale présents en Haïti, plus précisément les ambassadeurs de France, des États-Unis, du Canada ainsi que les représentants des Nations unies pour apporter une assistance directe à ces enfants privés de leurs droits fondamentaux et abandonnés par la société. Le KPTSL réclame un véritable plan d’action, une coordination efficace ainsi que la mise en place de mesures concrètes par l’État haïtien pour combattre durablement l’insécurité.